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Manoa et Heri : « On a tout claqué pour l’école, mais on n’a rien regretté ! »

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Last updated on 30/11/2024

Jeunes, ambitieux, visionnaires, fusionnels, Heri et Manoa, mariés, ont décidé de créer une école anglophone à Madagascar : l’Elementary School of Antananarivo ou ESA.

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Optimistes, confiants et volontaires, ces deux jeunes gens sont revenus au pays après avoir fait leurs études en France, car ils croient en un Madagascar terre d’opportunités. Ils se sont d’ailleurs tournés vers la scolarisation anglophone pour permettre aux jeunes malagasy d’apprendre l’anglais pour embrasser les opportunités dans ces pays parlant anglais, plus tard. Entrevue avec un couple extraordinaire qui, main dans la main, a décidé de claquer toute leur économie pour entreprendre dans la Grande île.

Tout claqué !

Ramaromanana Heriniaina et Manoa Clari. C’est le nom des deux fondateurs de l’école anglophone Elementary School of Antananarivo. Jeunes, passionnés, plein d’ambition et de dynamisme, optimistes et patriotes, Heri et Manoa – voilà comment on les appelle dans la vie quotidienne – ont choisi d’entreprendre dans l’éducation, à Madagascar, après plusieurs années d’études en France, en finances (MIASH, Mathématiques Informatiques Appliquées aux Sciences Humaines) pour Heri et en Marketing et Communication pour Manoa.

Un choix risqué, car créer une école anglophone est compliquée, à Madagascar, en termes de procédures. Il faut environ 10 ans d’ancienneté pour être reconnu par le système anglophone mondial. D’autre part, les frais de scolarité des écoles anglophones sont beaucoup plus élevées que celles des autres écoles. Cependant, cela  n’a pas découragé le couple, qui a décidé de claquer toute son économie dans la création de cette école, en 2018.

« On était sur le point de finir nos études en France et on avait le choix entre rester en France, avoir notre boulot, avoir une vie confortable, mais en même temps avoir du mal à créer ton propre business, car en tant qu’étranger, c’est dur de créer là-bas ; ou revenir à Madagascar. Le choix était évident, rien de mieux que de revenir dans son pays et de créer son propre entreprise », raconte Manoa, le sourire aux lèvres.

C’est ainsi qu’après une étude de coût et de marché, Heri et Manoa ont décidé de créer une école anglophone à Madagascar. Un véritable investissement !

« On a tout claqué pour l’école, mais on n’a pas regretté ! », continue Manoa.

Manoa et Heri, les deux fondateurs de l’ESA Ambohitrarahaba. ©Photo fournie

En effet, les fonds du projet proviennent des salaires des deux conjoints, qui faisaient un travail en alternance en France.

Grâce à cette condition, Heri et Manoa ont pu économiser assez d’argent pour rentrer au pays et monter l’école qui leur tenait tant à cœur. Mais pourquoi une école anglophone ?

Pourquoi l’ESA ?

« On a choisi de créer une école anglophone car ici, le marché francophone est déjà saturé. On veut inciter les gens à s’ouvrir à d’autres langues à part le français, à s’ouvrir à d’autres pays à part la France. La langue anglaise offre plein de possibilités et d’opportunités », continue Manoa.

L’ESA se trouve à Ambohitrarahaba, au Nord-Est de la Capitale. Actuellement, l’école compte 12 élèves, dont des Malagasy mais aussi des élèves d’autres nationalités, et 5 classes. Il s’agit de la première année scolaire. L’ESA est spécial de par sa méthode d’enseignement.

« Nous combinons 2 méthodes d’enseignements : la classique ( basée sur le programme américain) et la méthode Montessori. Nous avons 4 enseignants qui proviennent d’autres écoles anglophones car nous avons besoin d’enseignants avec un minimum d’expérience pour avoir une première année avec une qualité d’enseignement convenable », a expliqué Manoa.

Les deux co-fondateurs demeurent confiants en l’avenir de l’école.

« Les élèves d’aujourd’hui deviennent des leaders de demain, qu’ils deviennent des adultes responsables, autonomes et en bonne santé. On a confiance en notre projet et nous sommes persuadés qu’il surmontera le temps », s’accordent à dire le couple.

En effet, compte tenu de la mondialisation et de la vulgarisation de la langue anglaise dans le pays, l’avenir de l’anglophonie est certain. Mise à part le fait que c’est la langue la plus parlée de par le monde et qui représente ainsi une importance au niveau commercial et économique, lors de la Troisième République, selon l’article 4 des Principes fondamentaux de la Constitution, l’anglais est une troisième langue officielle dans le pays. Bien qu’en 2010, la nouvelle constitution de la Quatrième République ait repris le bilinguisme : le malgache et le français comme langues officielles.

D’autre part, aujourd’hui, plusieurs entreprises, notamment celles du secteur tertiaire, font usage de la langue anglaise et requiert un niveau avancé d’anglais pour leurs employés. C’est le cas notamment des entreprises technologiques comme les call-centers, les agences digitales, etc.

La langue anglaise fait partie de l’histoire de Madagascar. Déjà, en 1500, les Portugais, les Français, les Hollandais et les Anglais ont tenté d’établir des comptoirs commerciaux à Madagascar.

En 1810, le roi du royaume Merina, Radama Ier, avait établi des relations avec les Anglais et ouvrit le reste du pays aux missionnaires anglais qui répandirent le christianisme dans l’île et traduisirent le malgache en une langue écrite. Cependant, Madagascar devient une colonie française en 1896, d’où l’origine de la Francophonie dans la Grande île.

 « Les jeunes sont le pays ».

Toujours dans leur vision optimiste, Heri et Manoa ont décidé d’organiser un évènement au sein de l’école, cette année, pour la Fête des mères. Un évènement intitulé « Special Market For Mother’s Day » qui a eu lieu le Samedi 18 mai 2019 au sein de l’institution-même.

Le salon a été dédié aux Mamans mais aussi aux jeunes entrepreneurs malagasy, que nos conjoints ont sélectionné suite à un appel à candidature, car Heri et Manoa, c’est aussi un couple qui croit au potentiel des jeunes malagasy.

Pour Heri et Manoa, l’investissement des jeunes dans la vie socio-politique et socio-économique est primordial, si l’on veut faire avancer Madagascar. Après avoir expérimenté la vie en France, les deux jeunes gens s’accordent à dire qu’il reste encore de l’espoir.

Heri a mis l’accent sur les jeunes malagasy partis à l’étranger, qui manifestent un certain désintérêt une fois qu’ils ont quitté la Grande île.

« Ceux qui sont à l’étranger et qui peuvent revenir, je les encourage ! Il y a tant à faire à Madagascar ! Ceux qui sont à Madagascar, n’enviez pas ceux qui sont partis. A vue d’œil, ça paraît impossible, mais on peut émerger. On peut réaliser nos rêves ! », interpelle Heri.

Ce message, le couple tenait à le diffuser, pour le faire entendre à tous les jeunes malagasy, à Madagascar et de par le monde. Un message poignant et profond qui mérite réflexion.

« Quand on veut, on peut. Il faut beaucoup de volonté et de motivation. Il ne faut pas avoir peur, il faut casser les murs. C’est aujourd’hui ou jamais, on est jeunes. On dit toujours que c’est les jeunes, l’avenir du pays. Moi j’ai toujours dit, c’est les jeunes, le pays », affirme Heri avec détermination.

Fusionnels

Heri et Manoa ont démontré une détermination et une volonté hors du commun dans la création de leur projet et l’investissement dans leur carrière professionnelle. Un investissement qui se manifeste aussi dans leur vie de couple, car les partenaires révèlent une fusion extraordinaire.

Heri et Manoa ont une vision parfaitement commune de la vie. Ils s’accordent de par leur optimisme, leur personnalité, mais aussi leur physique ! 😀

Lors de l’interview, nous n’avons pas manqué de leur demander un peu de nous parler de leur love story. Devinez quoi ! Heri et Manoa se sont rencontrés… sur Facebook ! 😀 Pour découvrir leur histoire d’amour, cliquez sur la vidéo en dessous !

https://youtube.com/watch?v=r9BCVGj2xZ0%3Ffeature%3Doembed

Tiasy

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