Last updated on 30/11/2024
Last updated on août 22, 2022
Le rapport d’évaluation globale sur la réduction des risques de catastrophes 2022 a été officiellement publié par l’UNDRR. Selon le rapport, depuis 2015, les pertes humaines en Afrique et dans le monde ont été réduites, tandis que les pertes économiques se sont multipliées.
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Pertes et hausse des risques de catastrophes
Le bilan laisse sceptique. Les dégâts causés par les différentes catastrophes naturelles qui ont sévi dans le monde ont entrainé des pertes importantes pour tous les pays du monde, et notamment en Afrique. Les pertes économiques se sont décuplés, même si les pertes en vie humaine demeurent moins nombreuses, depuis 2015, année d’adoption du Cadre de Sendai. Les chiffres sont ainsi passées de 50 000 millions de dollars a 70 000 millions de dollars en 2019, selon le Rapport d’évaluation globale sur la réduction des risques de catastrophes 2022 (GAR), publié par l’UNDRR.

Cette diminution des pertes en vie humaine s’explique par le fait que les populations des pays du monde, notamment en Afrique, sont plus préparés aux catastrophes naturelles, grâce a l’existence de systèmes d’alertes précoces, de mise en place d’entités de gestion des risques, ou encore de ressources financières de prises en charge des gestions de risques ainsi que des victimes de catastrophes naturelles.
Cependant, les pertes économiques liées a la destruction d’infrastructures, aux dépenses financières, a la communication et autres outils, se sont multipliées.
L’UNDRR tire ainsi la sonnette d’alarme car, selon le Rapport d’évaluation globale sur la réduction des risques de catastrophes 2022, les catastrophes ne cesseront de se multiplier dans les 10 ans a venir.


Selon l’indice de risque de catastrophe naturelle INFORM, la plupart des pays confrontés à un risque élevé de sont ceux dont la population vit sous le seuil de pauvreté vivant sous le seuil de pauvreté national. Parmi les 20 premiers pays dont l’indice INFORM de risque de 6,6 ou plus, 90 % d’entre eux sont des pays à revenu moyen ou faible, don’t notamment les pays africains et certains pays de l’Asie. Pour ces pays à risque élevé et à forte pauvreté, l’impact des catastrophes peut entraîner une baisse des revenus et de la consommation, affecter négativement le bien-être et causer des revers majeurs dans le développement humain et économique, avec des conséquences à long terme.
Renforcement de la prévention
Une des causes des grosses pertes économiques et humaines dans les pays africains concerne surtout le manque d’investissements dans la prévention. En effet, les pays africains travaillent beaucoup sur la gestion des risques et des dégâts, mais pas assez sur la prévention des catastrophes. Pourtant, un budget est alloué a cela.
“Ce qui n’est pas fait actuellement, c’est la partie qui concerne l’investissement dans la prévention, et pourtant, c’est une des priorités du cadre de Sendai. Par exemple, pour l’Union africaine, ils ont un programme d’actions sur la prévention qui a été mis en place, mais notre monitoring dit qu’ils n’ont pas fait grand chose. Une étude sur 16 pays a démontré qu’ils ont investi autour de 1% du budget sur la réduction et les préventions d’où une hausse des dommages. Il faut changer car les pays en Afrique vont souffrir de beaucoup de changement climatique”,a expliqué Roberto Schiano Lomoriello, Charge de gestion de programmes au sein de l’UNDRR en Afrique, aujourd’hui, lors d’une interview exclusive a la Plateforme globale pour la réduction des risques de catastrophes (GPDRR).
Ce manque d’investissement dans la prévention est d’ailleurs étonnant, lorsque l’on apprend que les pays africains ont revu de plus en plus d’aides de la part des partenaires techniques et financiers. Comme l’a explique Harsen Nyambe, Directeur du développement durable et de l’économie bleue au sein de l’Union africaine, hier, lors de la conference de presse au Bali Nusa Dua Convention Center, en Indonésie.
Le Directeur a cependant réitéré l’engagement de l’Afrique dans la réduction des risques de catastrophes, et affirme que les pays africains ont démontré leur volonté a travailler étroitement avec l’UNDRR dans la réalisation des ODD et de ceux du cadre de Sendai d’ici 2030.
D’autre part, les pays membres du Commission de l’Océan Indien (COI) ont également démontré leur volonté a collaborer. Un atelier a d’ailleurs eu lieu dans ce cadre, mardi dernier, au Bali Nusa Dua Convention Center, en Indonésie.
“Sur la partie préparation, les petites iles de l’Océan Indien sont très actives. Madagascar a mis en place une plateforme de RRC qui aide a coordonner plusieurs acteurs, Maurice a commence a donne de l’importance au cadre de Sendai et est en examen de mi-parcours par rapport au cadre de Sendai, et les Seychelles également”,a argumenté Roberto Schiano Lomoriello.
Le responsable salue particulièrement les efforts de Madagascar sur la mise en place du système d’alerte précoce.

Compétition et mauvaise coordination entre les différents acteurs
Il existe également un autre frein majeur a la gestion des risques de catastrophes. En effet, il existe une compétition ainsi qu’une mauvaise coordination entre les différents acteurs du secteur des catastrophes. A Madagascar, cela est notamment visible entre le BNGRC, le CPGU et les différents ministères chargés de la gestion de ces catastrophes.
“Il faut une cohérence, un partage d’informations, pour travailler pour un objectif commun. Il faut également clarifier les rôles et fonctions de chaque entité”,souligne le responsable.
En général, l’Afrique n’est pas le seul continent a ne pas avoir atteint les premiers objectifs du cadre de Sendai. Beaucoup d’autres pays ont eu un retard, notamment a cause de la pandémie de Covid-19, le changement climatique ainsi que la guerre en Ukraine depuis cette année.
Ces défis ont été discutés durant la Plateforme globale pour la réduction des risques de catastrophes, qui a commencé le 23 et prendra fin demain à Bali, Indonésie.