Last updated on 30/11/2024
Lutte, un mot qui résume la santé et droits en matière de sexualité et de reproduction à Madagascar. Selon le rapport du FNUAP (Fonds des Nations Unies pour la Population), l’éducation sexuelle ne suffit pas dans notre pays car seulement 3 adolescents sur 10 en bénéficient. Cependant, 45 % des filles âgées de 15 à 19 ans ont commencé à avoir des relations sexuelles, tandis que 31% des femmes ont des rapports sexuels avant l’âge de 15 ans contre 22,3% des garçons (FNUAP 2022).
Lahatsoratra amin’ny teny malagasy azonao vakiana ato
Un long chemin à parcourir
Beaucoup de jeunes filles Malagasy tombent enceintes trop tôt. La réticence à parler de la vie sexuelle entre parents et enfants est le premier problème. Mais il y a également l’hésitation des jeunes à se rendre au centre de santé ou au CSB II, où des agents de la santé peuvent les accueillir et les conseiller gratuitement. D’un côté, l’existence des cas de viol après lesquels les jeunes filles tombent enceinte sans le vouloir, comme le fait des mariages forcés qui continuent encore dans certaines régions de Madagascar.

La situation actuelle dans le pays est dangereuse, surtout pour les femmes. Nocive et même mortelle. Selon une étude publiée par le ministère de la Santé publique,
« 75 000 femmes se font avorter illégalement chaque année. Et 10 femmes meurent chaque jour, suite à des complications liées à la grossesse et à l’accouchement, dont 3 filles âgées de 15 à 19 ans. »
IPAS et les journalistes en action
IPAS, une organisation à but non lucratif, membre du programme Wish to Action œuvrant pour que toutes les femmes aient accès à des services de santé sexuelle de qualité, a apporté une solution dediée aux circonstances.

C’est pourquoi cette organisation indépendante a organisé un atelier pour les journalistes, pendant deux jours, du 26 au 27 novembre dernier a Andasibe. L’objectif était de renforcer les compétences des journalistes afin qu’ils contribuent à la diffusion des informations utiles sur la vie sexuelle. Et surtout l’amélioration de la communication sur la santé, droits sexuels et reproductifs qui doivent être connus du grand public. Le droit des femmes à pouvoir réguler leurs naissances, à améliorer leur santé, y est évoqué.
Selon Ravololomboahangy Holisoa, Responsable du plaidoyer à Ipas, « La diffusion des informations liés à la santé, droits sexuels et reproductifs permetaux jeunes Malgaches de se protéger des grossesses non désirées, des maladies issues des relations sexuelles, et renforce la capacité des femmes mariées à mieux contrôler leur fertilité afin qu’elles puissent améliorer leur vie. »
Elle a également souligné que chaque citoyen a la responsabilité de prévenir les décès excessifs dus aux avortements illégaux qui peuvent être évités en toute sécurité.
Pour rappel, le gouvernement envisage d’augmenter le taux d’utilisation de la planification familiale à 60% en 2023, ce qui a été atteint jusqu’à présent à 43%. La coopération, c’est le seul outil pour faire face à l’objectif a encore ajouté cette responsable au niveau de l’IPAS.
Shénica Ravoson